Définir notre âge
Un coup d’œil sur les déficiences de notre société offre compréhension, réalisme – et espoir.
Le lien qu’il y a entre les événements mondiaux, les éléments prophétiques des Écritures hébraïques et les écrits apostoliques est bien souvent remarquable. Prenez par exemple une perspective que nous découvrons dans les écrits de l’apôtre Paul.
L’ombre de Paul plane sur une grande partie du Nouveau Testament. La majeure partie de l’histoire de l’Église primitive telle que relatée par Luc est l’histoire de Paul. Puis il y a les épîtres adressées par cet apôtre aux divers congrégations et individus. Elles nous donnent des principes de grande portée qui nous aident à comprendre ce qui se passe dans notre monde en cours de mutation.
Cette déclaration peut nous sembler extraordinaire. Qu’est-ce qu’un érudit du premier siècle pourrait avoir à dire de significatif à un monde 20 siècles plus tard et tellement différent du sien ?
Qu’est-ce qu’un érudit du premier siècle pourrait avoir à dire de significatif à un monde 20 siècles plus tard et tellement différent du sien ?
La réponse peut être trouvée dans ce que nous avons en commun avec les êtres humains ayant vécu il y a deux mille ans. Les technologies changent, mais la nature humaine ne change pas. Le roi d’Israël, le sage Salomon, dit qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil (Ecclésiaste 1 : 9). Jérémie, quant à lui, commenta que le cœur de l’homme est tortueux par-dessus tout et méchant (Jérémie 17 : 9). Ces vérités de principe ainsi que d’autres nous apprennent à regarder le monde avec un scepticisme salutaire.
Que pouvons-nous donc trouver dans les écrits de Paul qui puisse nous aider ?
Temps périlleux
Dans une deuxième lettre à son jeune assistant Timothée, Paul a énuméré dix-neuf caractéristiques auxquelles nous pouvons nous attendre alors que l’ère de l’humanité tire à sa fin. On trouve leur écho aussi dans d’autres écrits de Paul - dans sa lettre aux Romains par exemple, et dans sa première lettre à Timothée - mais ici elles sont concentrées dans des descriptions d’une ligne ou par un seul mot, qui frappent au cœur de nos difficultés contemporaines.
Depuis que Paul écrivit ce qui suit, les circonstances se sont encore détériorées : « Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes-là » (II Timothée 3 : 1-5).
Quand nous analysons les nouvelles quotidiennes, ne trouvons-nous pas des exemples évidents démontrant la justesse des prédictions de Paul ? Est-il possible de nier que ce qu’il écrit s’applique à nos temps périlleux ? La liste dont il est fait mention plus haut ne décrit-elle pas une réalité ?
Considérez l’impact dommageable sur le tissu social d’une société où les gens sont égoïstes. Il y a quelques années, feu Christopher Lasch critiqua vivement notre époque dans un livre intitulé The Culture of Narcissism: American Life in an Age of Diminishing Expectations (La culture du narcissisme : la vie américaine à une époque d’attente en diminution). Dans cet ouvrage, il décrit les obsessions d’une société centrée sur elle-même. Quand l’égoïsme règne dans nos vies, il ne reste plus rien pour la génération suivante que de la dégénérescence. Si l’on regarde les actualités de nos jours à travers ce prisme, alors on peut s’apercevoir que ce n’est que par un effort spirituel suprême que notre monde égoïste pourrait survivre.
Cet égoïsme est souvent exprimé par le désir de l’argent. L’apôtre Paul attira ainsi l’attention de Timothée sur une vérité importante : « […] car nous n'avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n'en pouvons rien emporter ; si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. » (I Timothée 6 : 7-10).
La poursuite du matérialisme ne donne pas satisfaction en fin de compte. Pourtant, c’est un signe de notre époque.
Une série de défauts
Paul dit ensuite que les gens se vanteraient. En effet, la vantardise et l’orgueil ou l’arrogance sont l’apanage de tant de personnes. Des gens sans fond spirituel comblent ce vide en attirant l’attention sur eux-mêmes. Ils sont égocentriques, parce qu’ils sont insensibles aux autres et les utilisent pour leurs propres fins.
Paul ajouta une troisième caractéristique : « blasphémateurs » ou, comme l’original grec l’indique,« abusifs ». L’abus ne caractérise-il pas les relations de tant de personnes de nos jours ? Ils luttent contre les cicatrices d’un passé abusif et vivent dans une prison de cruauté physique et mentale.
Un certain nombre des caractéristiques qui suivent démontrent l’absence d’une qualité particulière. La Bible enseigne qu’une société réussie contrôle ses enfants d’une manière appropriée. On enseigne aux enfants d’être obéissants à des parents imparfaits. Paul nous dit qu’un signe des « temps de la fin » serait la désobéissance aux parents. Voici une description de notre époque qui ne peut pas être niée.
Cette désobéissance est liée - et cela n’est pas surprenant - à une série d’autres défauts, y compris le péché d’ingratitude, le manque de piété, la perte d’affection naturelle et de compassion et l’incapacité de pardonner aux autres. Tous ces défauts sont caractéristiques d’une société qui a perdu son humanité véritable.
L’expression suivante que Paul utilise est traduite ailleurs dans la Bible comme « diable », mais dans ce passage, elle est rendue comme « calomniateurs ». Le mensonge ou la médisance peuvent ruiner la réputation de quelqu’un. C’est d’ailleurs une activité préférée de Satan lui-même, qui est décrit dans le livre de Job comme l’adversaire de l’homme et aussi son accusateur. Une attitude accusatrice est encore un autre défaut de notre temps.
Qu’en est-il de la déclaration de Paul disant que l’intempérance est également un signe de notre époque ? Une société qui a perdu sa capacité de maîtrise de soi ou de tempérance continuera à se détériorer. La Bible est claire : les êtres humains ont une responsabilité de contrôler leurs passions et leurs désirs. Paul a reconnu qu’un peuple qui va en se dégradant aurait de moins en moins le pouvoir de dire non. Les gens se comporteraient alors d’une manière non civilisée, brutale, et auraient du mépris pour ceux qui cherchent à faire respecter un comportement correct.
Paul dirige ensuite son attention vers un autre défaut d’une société qui a perdu son sens d’orientation et qui a recours à la tromperie et aux actions irréfléchies et inconsidérées. La tromperie, la tricherie ou l’abus de confiance sont une expérience humaine très courante. Les maris trompent leurs femmes, les femmes leurs maris ; les relations entre employeurs et employés souffrent et les liens entre enfants et parents sont détruits. Des actions impétueuses et téméraires sont typiques de ce que nous voyons autour de nous.
Les trois dernières caractéristiques d’un monde qui se dirige vers la fin d’une époque sont la vanité et l’esprit hautain, l’amour du plaisir plutôt que de Dieu, et l’hypocrisie en rapport avec Dieu.
L’homme moderne a atteint le triomphe du virtuel sur la réalité.
Sans doute on constate de nos jours un manque d’humilité, typique d’une société sans Dieu. Le désir d’assouvissement des passions s’est sans cesse accéléré ces dernières années, et pourtant il y a la notion populaire que davantage de personnes sont à la recherche du spirituel. Paul était catégorique en disant qu’il est possible d’avoir une forme de piété, mais sans fond. L’homme moderne a atteint le triomphe du virtuel sur la réalité. Nous ne sommes pas vraiment guidés par l’esprit. Nous sommes victimes de nos propres excès.
Un conseil qui peut sauver la vie
En regardant et en lisant les actualités quotidiennes avec ce filtre de Paul, il est facile de se convaincre de la dégradation de l’esprit humain. Mais cette dégradation n’est pas inévitable sur le plan individuel. Vous et moi pouvons choisir d’agir différemment. Comme Paul l’a dit en conclusion : « Éloigne-toi de ces hommes-là ! »
Quelle est la valeur de ces dix-neuf points dans une lettre privée écrite à un collègue il y a deux mille ans ? Grande, si nous sommes disposés à accepter le conseil important de Paul, qui, plus est, peut sauver notre vie. Nous devons nous éloigner de ces dix-neuf caractéristiques, dans notre esprit et par nos actions.
Comme nous pouvons le voir, une analyse des relations sociales d’un point de vue biblique et prophétique est réaliste et offre de l’espoir.