Un plat plus riche
Tout au long de son ministère, Jésus-Christ remit en cause le vide religieux de la dévotion de façade.
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(PARTIE 3)
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À notre époque d’incertitude religieuse, il est symptomatique de voir la question suivante posée à la une d’un grand magazine d’information : « Qui était Jésus ? ». En outre, le fait qu’une telle interrogation puisse même exister tend à indiquer que, dans une large mesure, l’ enseignement de Jésus a vraisemblablement été mal interprété, voire oublié.
Prenons, par exemple, ce que Jésus disait au paralytique qu’il soignait (Matthieu 9 : 2). Il parlait de péché, mot devenu aujourd’hui désuet. Sommes-nous arrivés au point où il nous est difficile de dire que quelqu’un est réellement coupable de quelque chose ? Que le péché même existe ? Après tout, la psychothérapie nous a appris à dissocier patients et pécheurs : les gens ne « pèchent » plus, ils sont victimes du passé, de leurs parents ou du « système ».
Cependant, les enseignements de base de la civilisation occidentale témoignent différemment. La Bible nous dit que nous péchons vraiment. De plus, nous en sentir coupable est fondamentalement une bonne chose. La culpabilité peut nous être salutaire, en particulier si elle nous conduit à adopter un comportement sain grâce au pardon de Dieu.
En guérissant le paralytique tout en lui pardonnant ses péchés, Jésus indiquait non seulement que le péché était une force paralysante dans la vie humaine, mais aussi que lui était capable de soulager de ce poids et d’une conscience coupable. « Venez à moi, vous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai le repos », dit Jésus de Nazareth (Matthieu 11 : 28, Nouvelle Édition de Genève 1979 pour cet article, sauf indication contraire).
Ce fut un message qui, manifestement, impressionna le percepteur galiléen Matthieu Levi. Lui aussi vivait à Capernaüm, ville située à la frontière de deux territoires hérodiens où il collectait les taxes dans son poste de péage. Un jour, il était à son travail quand Jésus arriva et lui demanda de se joindre à sa mission d’enseignement. Matthieu accepta et se mit immédiatement à préparer un repas de fête dans sa propre maison. Il y invita plusieurs autres amis percepteurs (Matthieu 9 : 9-10).
À l’époque de Jésus, ces fonctionnaires étaient méprisés, notamment par les chefs religieux qui leur reprochaient de frauder bien souvent. En l’occurrence, les impôts pouvaient atteindre 40 pour cent. Pour aggraver les choses, l’argent collecté servait à soutenir le gouvernement des hérodiens et leurs dominateurs romains.
Toutefois, Jésus expliqua que cette promiscuité avec des personnes honnies comme ces escrocs de percepteurs n’était pas un péché ; cela donnait une chance de les aider à progresser sur le plan spirituel.
LA RELIGION VÉRITABLE
Voilà où résidait l’énorme différence entre Jésus de Nazareth et les religieux de son époque. Lui se préoccupait réellement des gens, de leurs problèmes et de leurs luttes ; il comprenait leur sort. Les chefs religieux se souciaient, semble-t-il, davantage à préserver leur pouvoir et leur prestige personnels, s’intéressant peu aux personnes ni même aux vraies questions spirituelles. Leur observance religieuse était devenue un boulet qui les empêchait de pratiquer une religion véritable et sincère. C’était une conformation plus qu’une essence, un rite plus qu’une réalité.Jésus illustra cet aspect dans trois paraboles révélatrices. Il répondit également à une autre requête des Pharisiens. Cette fois, même les disciples de Jean-Baptiste s’étaient joints à la contestation. Tandis que Jésus et ses disciples festoyaient avec Matthieu le péagier et ses amis, il est possible que les disciples de Jean et les Pharisiens n’aient volontairement rien mangé : ils jeûnaient. Peut-être était-ce l’un des jours de privation qu’ils s’imposaient…
« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils point ? », demandèrent-ils (Matthieu 9 : 14, paraphrasé). La réponse en trois points que fit Jésus à leur critique (versets 15-17) fut quelque peu déroutante.
Tout d’abord, il dit que tant que le marié était présent, les invités à la noce n’interrompaient pas leur repas.
Il ajouta ensuite que l’on ne cousait pas un morceau de toile neuve sur un tissu ancien, de peur d’agrandir la déchirure.
Enfin, dans une formulation désormais célèbre, il dit que les hommes ne mettaient pas le vin nouveau dans de vieilles outres par crainte de perdre les deux, le vin nouveau faisant éclater la vieille outre. Les disciples de Jean et les Pharisiens restèrent perplexes, ne sachant pas s’ils étaient les vieilles outres incapables de supporter la vérité nouvelle apportée par Jésus.
En conclusion de ses réflexions sur le vin nouveau et le vin vieux, Jésus expliqua à ses censeurs que si l’on a une fois goûté du vin âgé, on ne peut plus apprécier le vin nouveau (Luc 5 : 39), le vin vieux étant généralement meilleur. Il est possible que les vieilles méthodes religieuses soient apparues comme préférables et plus pratiques ; toutefois, dans la parabole de Jésus, les manières antérieures ne sont pas recommandées. Il fallait un nouveau mode de pensée pour progresser sur le plan spirituel, mais il était difficile pour les esprits anciens de réfléchir en fonction de vérités nouvelles.
UNE OPPOSITION RELIGIEUSE
Ce type d’enseignement ne fit qu’accroître hostilité et critique. Les membres de la hiérarchie religieuse doivent avoir considéré le rabbin révolutionnaire comme une menace pour leur position.
Certains des plus virulents accusateurs de Jésus étaient issus de la communauté religieuse.
Il n’est donc pas surprenant que certains des plus virulents accusateurs de Jésus soient issus de la communauté religieuse. Toujours à l’affût d’une nouvelle pique, ils découvrirent un nouveau sujet de désaccord avec les opinions de Jésus sur la très sacro-sainte institution juive qu’était le jour du Sabbat. Tout commença lors de la visite suivante de Jésus à Jérusalem à l’occasion de l’une des fêtes annuelles, sous doute la Pâque, au printemps.
Plantons d’abord le décor. On voit encore aujourd’hui à Jérusalem les vestiges d’une construction bien connue de l’époque de Jésus. Dans la Vieille Ville, on surplombe plusieurs arches qui faisaient partie des cinq portiques de ce qui s’appelait la piscine de Béthesda. C’était un point d’eau naturel où les gens venaient aussi pour être soulagés de leurs maux.
Ce fut là que, le jour du Sabbat, Jésus guérit un handicapé. En demandant à ce dernier s’il voulait retrouver la santé, Jésus lui dit de ramasser le lit sur lequel il était allongé et de marcher. Comme l’homme s’était exécuté à la lettre, les chefs religieux l’accusèrent de travailler le jour saint puisqu’il avait porté son lit (Jean 5 : 6-10).
C’était cette sorte de fausse piété, aveugle aux nécessités humaines, qui contrariait le plus Jésus. Comment ces Pharisiens insensibles pouvaient-ils ignorer avec un tel détachement que l’homme avait été guéri après 38 années d’incapacité ? Manifestement plus soucieux de leurs règles, ils n’exprimaient aucune joie face à cette rémission.
Lorsqu’ils découvrirent que l’homme avait été aidé par Jésus, ce dernier devint la cible de leur attaque. L’évangéliste Jean le rapporte ainsi : « C’est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu’il faisait ces choses le jour du sabbat » (verset 16).
Quand Jésus expliqua son intention, la situation ne fit qu’empirer. Il dit : « Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis ». Ces quelques mots les suffoquèrent ; selon eux, Jésus s’était maintenant fait l’égal de Dieu. Ils sentirent alors qu’ils n’avaient pas d’autre choix que de chercher un moyen de le tuer, mettant un terme à ses commentaires choquants (versets 17-18).
L’hostilité à l’égard de Jésus prenait une telle ampleur qu’il dût écourter ses visites à Jérusalem pendant quelque temps. Cependant, son départ n’effaça pas les questions sur le respect du jour du Sabbat.
MAÎTRE DU SABBAT
Comme Jésus et ses disciples rentraient en Galilée, il se trouva que, le septième jour, ils traversèrent un champ de blé. Certains d’entre eux cueillirent des épis pour les manger en marchant. Selon trois des Évangiles, les Pharisiens, tant vigilants que pointilleux, les accusèrent immédiatement d’enfreindre le Sabbat, cette fois-ci en récoltant (Matthieu 12 : 1-2 ; Marc 2 : 23-24 ; Luc 6 : 1-2).
Jésus rétorqua que le Sabbat avait été fait pour l’homme, non l’homme pour le Sabbat. Or, les Pharisiens avaient fait de ce jour une charge au lieu d’un plaisir ; à l’origine, cette journée devait être consacrée au repos et au culte, mais ils l’avaient cernée de tant d’obligations et d’interdictions qu’elle entravait la vie des hommes. Ainsi, Jésus trancha dans leur ritualisme, annonçant qu’il était « maître du Sabbat », donc apte à expliquer comment respecter cette fête.
Plus tard ce même jour, Jésus visita une synagogue. Il y trouva un homme dont la main était difforme. Là encore, Pharisiens et docteurs de la loi veillaient. Là encore, Jésus s’était préparé à contester leur ritualisme et à agir de sorte que le malade guérisse.
Les chefs religieux étaient prêts à bondir, mais Jésus confondit leurs arguments en demandant s’il était autorisé de faire le bien ou de faire le mal le jour de Sabbat. La loi ne permettait-elle pas ce jour-là de sauver un animal en situation dangereuse ou difficile ? Alors pourquoi pas un être humain ? (Matthieu 12 : 9-13.)
Ce troisième incident avec les Pharisiens sur une observance trop stricte du Sabbat poussa ceux-ci à trouver de nouveaux alliés dans leur lutte contre Jésus. En effet, ils se joignirent à un autre groupe politique puissant : les hérodiens, actifs partisans d’Hérode. Ensemble, ils se mirent à comploter la mort de Jésus (Marc 3 : 6).
La popularité de Jésus augmentait, ses ennemis le savaient et s’en alarmaient.
La situation devenait clairement bien plus dangereuse. La popularité de Jésus augmentait, ses ennemis le savaient et s’en alarmaient.
Jésus, qui n’était pas pressé de mettre un terme à son ministère, revint sur les rives de la mer de Galilée. Cependant, dès son retour, des gens vinrent à lui de toutes les directions. Sa renommée avait désormais atteint la Syrie à l’est, la Phénicie à l’ouest et l’Idumée au sud-est, se développant dans une grande partie du Moyen-Orient.
Le moment était venu pour Jésus de prendre une importante décision quant à son œuvre à venir. Après de longues prières, il choisit douze de ses nombreux disciples pour qu’ils deviennent apôtres. Les textes mettent nettement en évidence le soin qu’il prit ; ils nous racontent qu’il sortit prier toute la nuit pour réfléchir aux choix qu’il devait faire (Luc 6 : 12-13).
Depuis, notre culture a immortalisé ces hommes : Simon Pierre et son frère André, leurs associés pêcheurs Jacques et Jean (fils de Zébédée), Philippe, Barthélemy, Matthieu le percepteur, Thomas, Jacques (fils d’Alphée), Simon le Zélote, Jude (appelé aussi Thaddée) et Judas Iscariot.
Il choisit les douze pour l’accompagner dans sa mission, mais aussi pour qu’eux-mêmes aillent prêcher et enseigner. En fait, le mot apôtre signifie « l’envoyé ». Pourtant, avant qu’ils puissent être envoyés, Jésus devait les former et leur apprendre beaucoup d’autres choses.
INSTRUIRE LES INSTRUCTEURS
Dans un lieu qui dominait la mer de Galilée, Jésus passa quelque temps à enseigner à ses disciples les fondements du Christianisme. Ce que l’on connaît comme le Sermon sur la montagne fut à la base de cette instruction.
On trouve, dans le Nouveau Testament, deux récits de cette session d’enseignement. L’un figure aux chapitres 5, 6 et 7 de l’Évangile de Matthieu, l’autre au chapitre 6 de celui de Luc. En dépit des légères divergences, au fond, ils sont identiques. Certains intellectuels pensent qu’il s’agit de deux sermons différents quoique d’une teneur analogue ; d’autres croient que c’est un même sermon restitué de façons légèrement dissemblables.
Le récit commence par les béatitudes, ou bénédictions, qui nous sont familières. Ces neuf déclarations rapportées dans Matthieu 5 : 3-12 reprennent l’essence des dispositions de Dieu. En effet, elles décrivent le type de perspective et d’attitude que les Chrétiens devraient avoir.
Ces neuf déclarations rapportées dans Matthieu 5 : 3-12 […] décrivent le type de perspective et d’attitude que les Chrétiens devraient avoir.
Affirmer que ce sont des valeurs chrétiennes revient à dire que Jésus-Christ lui-même vécut en les appliquant. En fait, ce sont des vérités spirituelles universelles. La plupart des béatitudes renvoient à des écrits antérieurs, dans le livre des Psaumes ou des Prophètes.
Jésus commença ainsi : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! ».
« Le royaume des cieux » est une expression propre à l’Évangile de Matthieu. Luc emploie « le royaume de Dieu », similaire et de signification équivalente. Chaque fois que Jésus parle de l’ensemble de la vie sous la loi divine, Matthieu utilise « royaume des cieux ». C’est la marque de l’état d’esprit d’un véritable disciple de Christ.
Elle anticipe également le royaume céleste qui sera instauré sur terre. En effet, les disciples en vinrent à être convaincus que Jésus finirait par revenir sur la terre pour y établir ce royaume.
Ainsi, en énonçant la première béatitude, « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! », Jésus démontrait l’avantage, ou la bénédiction, qui résultait d’une certaine disposition d’esprit concernant le royaume de Dieu. En l’occurrence, l’ humilité — être modeste à nos propres yeux — se traduit par l’accès au royaume des cieux.
Comme nous l’avons déjà vu, ces idées en rappellent d’autres. Dans les textes du prophète Ésaïe, est rapportée l’opinion divine sur l’esprit humble : « Voici sur qui je porterai mes regards : sur celui qui souffre et a l’esprit abattu, sur celui qui craint ma parole » (Ésaïe 66 : 2).
En d’autres termes, si les humains se ressaisissent et envisagent la nature de leur relation avec Dieu, ils ne peuvent être autrement qu’humbles.
Le passage d’Ésaïe commence par quelques questions qui permettent au lecteur de prendre conscience de la souveraineté divine : « Ainsi parle l’Éternel : Le ciel est mon trône, et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir, et quel lieu me donneriez-vous pour demeure ? Toutes ces choses, ma main les a faites, et toutes ont reçu l’existence, dit l’Éternel. » (versets 1-2).
Quand Jésus disait « Heureux les pauvres en esprit » — les humbles —, il visait une humilité de nature réaliste, appréciant la position de l’humanité par rapport à la suprématie de Dieu. Tel était le point de départ d’une bonne relation.
HEUREUX !
L’une des béatitudes ou bénédictions bien connues que Christ prononça est la suivante : « Heureux les affligés, car ils seront consolés ! ».
Sur le plan spirituel, l’affliction est la tristesse née des conséquences du péché. Elle conduit à la repentance devant Dieu et intègre la reconnaissance que, finalement, le péché est dirigé contre Dieu.
David, l’auteur des Psaumes, disait : « J’ai péché contre toi seul [Dieu], et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux ». Il demanda à Dieu : « Lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché » (Psaumes 51 : 4-6). Cette attitude révèle un sincère repentir.
Dans le Sermon sur la montagne, nous constatons que Jésus établit souvent le contraste entre le naturel et l’artificiel, entre la spiritualité véritable et les vanités humaines, entre l’esprit de la loi et la lettre de la loi, entre plaire à Dieu et vouloir paraître bien aux yeux de nos semblables.
Consentir à admettre nos péchés et à nous détourner d’eux est essentiel dans la notion de repentance. En effet, il s’agit de délaisser les mauvaises voies et de retourner à celle de Dieu, dessinée à l’origine pour l’humanité. Combien de fois l’avons-nous fait ?
Jésus poursuivit ainsi son discours sur la montagne : « Heureux les débonnaires [les doux, les dociles], car ils hériteront la terre ! ».
Peut-être est-ce là la source d’une erreur courante d’interprétation. « Aimable Jésus, docile et doux » sont des paroles de chanson apprises au catéchisme. La représentation si courante d’un Messie doux et tendre n’a rien à voir avec l’ancien charpentier tailleur de pierre qui travaillait avec son père dans la région de Nazareth. La notion de docilité est, semble-t-il, mal comprise.
La docilité est une qualité traduisant la force tranquille de l’aptitude à apprendre. Un esprit ouvert et enclin à l’enseignement est un esprit docile.
La docilité est une qualité traduisant la force tranquille de l’aptitude à apprendre. Un esprit ouvert et enclin à l’enseignement est un esprit docile. Autrement dit, c’est un prolongement d’être pauvre en esprit, d’être humble. L’aboutissement d’une telle attitude est, selon Jésus, la possession de la terre ou du pays : « Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre ! ».
En exprimant ce principe, Jésus réitérait la pensée figurant dans Psaume 37 : 11, « les misérables possèdent le pays et ils jouissent abondamment de la paix », celle-ci s’opposant au « méchant qui ne [sera] plus ».
Mais quand cela arrivera-t-il, vous demandez-vous peut-être.
Il ne fait aucun doute que l’auditoire de Jésus se posait la même question. Manifestement, il désignait une époque à venir, celle du royaume des cieux sur terre. Une époque où Jésus-Christ gouvernerait son royaume sur la terre. Une époque de restauration future.
Guettant ses disciples, Jésus poursuivit : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés ».
Il savait que seuls ceux qui recherchent véritablement les bonnes manières de vivre, avec une ardeur particulière, parviendront à cet accomplissement. En effet, il faut une solide détermination pour chercher les voies de Dieu. La récompense est immense, car ces personnes vont voir satisfait leur désir de vivre comme il convient devant Dieu.
Jésus dit ensuite : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! ».
Nous aspirons tous à la miséricorde lorsque nous avons tort ou que nous avons mal agi. Plutôt que de voir le châtiment exigé, nous préférons bénéficier d’une autre chance. Cependant, nous sommes parfois réticents à étendre cette seconde chance à d’autres repentants. Les paroles de Jésus sont très révélatrices, perçant nos insuffisances, notre mesquinerie, notre esprit vindicatif : pour obtenir miséricorde, à nous de faire preuve de miséricorde.
Puis Jésus mit en valeur une autre catégorie, ceux dont le cœur est fondamentalement honnête et droit : « Heureux ceux qui ont le cœur pur ». Lorsque nous rencontrons de telles personnes, en général, nous le savons. Les cœurs purs sont emprunts de probité. Leurs intentions sont bonnes, leurs visages ouverts et, selon Jésus, « ils verront Dieu ». Leur récompense sera une proximité avec Dieu, c’est-à-dire l’une des plus précieuses bénédictions.
Psaume 24 : 3-4 nous le disait déjà : « Qui pourra monter à la montagne de l’Éternel ? Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur […] ».
UN ÉTAT D’ESPRIT
Jésus s’intéresse ensuite à la réconciliation des individus en tant qu’action chrétienne spécifique : « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! ».
Dieu est un conciliateur. Que ce soit conflits, disputes, désaccords, ce ne sont pas les fruits de l’esprit divin à l’œuvre. Pour être reconnus comme enfants de Dieu, nous, humains, devons suivre les voies de Dieu. L’une d’elle est la conciliation.
Certes, en vivant dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes souvent défiés par l’esprit contraire, l’esprit d’animosité et d’hostilité. Cela peut conduire à une très grande douleur. Toutefois, Jésus professa : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice ».
Inévitablement, dans une société perdue, sortie de ses rails, ceux qui essaient de vivre selon les principes divins connaîtront des opposants. En revenant pourtant au thème de la première bénédiction, Jésus dit que les persécutés gagneront « le royaume des cieux ».
Il ajouta qu’aucune accusation du fait de la foi chrétienne ne doit arrêter quiconque. C’est une situation normale dans un univers hostile. Le résultat final est la bénédiction divine et une place dans son royaume.
Les béatitudes, ou bénédictions, synthétisent un état d’esprit qui fait preuve d’humilité, de repentance, de docilité, de justice, de miséricorde, de pureté, de paix et de patience dans la persécution. Toutes ces caractéristiques sont liées à une perspective divine et à une assurance quant à une relation juste et salutaire avec Dieu.
Toutefois, cela n’est que le début du discours de Jésus à ses disciples. Dans le prochain numéro, nous poursuivrons notre étude du Sermon sur la montagne et découvrirons que tout son message, même si la plupart l’ont oublié, est d’une pertinence étonnante actuellement.
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