Gagner cœurs et esprits
Selon la chronique littéraire New York Review of Books en date du 18 octobre 2001, feu Isaiah Berlin aurait griffonné dans une note à un ami : « Rares sont les cas qui ont été plus préjudiciables que les individus ou les groupes (ou tribus, États, nations ou Églises) convaincus, d’une part, qu’ils étaient seuls à détenir la vérité – notamment sur la façon de vivre, sur ce qu’il fallait être ou fallait faire – et, d’autre part, que ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux n’étaient pas simplement dans l’erreur, mais malveillants ou insensés et devaient être enfermés et réprimés. C’est une arrogance terrible et dangereuse que de croire que l’on est le seul à avoir raison, doté d’un œil magique qui voit la vérité, les autres ne pouvant qu’avoir tort s’ils sont en désaccord ».
Il faut respecter la diversité, bien sûr. Cependant, le Dieu qui a créé toute cette merveilleuse diversité a été très explicite quant aux vérités universelles. Finalement, toute « vérité » qui n’est pas universelle, donc applicable à tous en tous lieux, n’est pas une vérité mais une opinion. Une religion qui ne s’appuie pas sur une vérité n’est donc qu’une simple opinion, dépourvue de toute force morale.
Dieu affirme que ses enseignements, tels qu’ils sont consignés dans la Bible, sont source de vérité universelle. Pourtant, celle-ci a été largement détournée. À travers l’Histoire, nombreux ont été ceux qui, même s’ils disaient adhérer à son message, ne vivaient pas selon ses prescriptions. Souvent, la guerre, la torture et le meurtre ont servi à contraindre individus et nations à accepter le christianisme, une démarche en totale opposition avec le message de Jésus-Christ et des prophètes avant lui.
Finalement, vivre une existence qui apporte la joie, la paix et l’amour auxquels aspirent les hommes de manière universelle constitue un argument bien plus convaincant que toute épée brandie. Si l’enseignement divin destiné à l’ensemble de l’humanité devient un mode de vie que chacun choisit d’adopter dans ses actes, peut-être d’autres voudront-ils suivre cet exemple, constatant sa réussite.