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(PARTIE 9)
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Les enfants d’Israël ont quitté l’esclavage des Égyptiens avec la promesse de la liberté dans un pays qui leur appartiendrait. Mais bien qu’ils aient été capables de se projeter au-delà des conditions de leur évasion, ils ont été rapidement arrêtés par la vie dans le désert qui n’a pas tardé à les entraver. Un voyage qui aurait dû prendre environ onze jours en partant du Sinaï allait finalement durer presque quatre décennies. La raison de cette prolongation nous apparaîtra plus clairement au fur et à mesure que nous avancerons dans les livres du Lévitique et des Nombres.
Le livre de l’Exode nous raconte qu’après avoir traversé par miracle une étendue d’eau qui aurait dû être infranchissable – et dans laquelle leurs poursuivants égyptiens se noyèrent –, les enfants d’Israël se plaignirent rapidement du manque de nourriture et d’eau potable. Plusieurs fois délivrés de ces situations critiques par une intervention miraculeuse de Dieu, et ayant reçu les lois qui allaient régir leur société, ils se consacrèrent en priorité à bâtir la tente, ou tabernacle, dans lequel Dieu avait dit qu’il se tiendrait au milieu d’eux. Finalement, après beaucoup d’efforts dans un environnement difficile, « le premier jour du premier mois de la seconde année, le tabernacle fut dressé » (Exode 40 : 17). Presque une année avait passé depuis l’Exode.
« Le Lévitique est la suite immédiate de ce qui précède à la fin de l’Exode, et le récit qui termine le Lévitique se poursuit directement dans les Nombres [...]. Tout le livre du Lévitique ne couvre qu’un seul mois. »
« Et Il Appela »
Le livre du Lévitique tire son nom français de celui de la tribu de Lévi, c’est-à-dire la famille désignée pour le service sacerdotal dans le clan. En hébreu, il s’appelle Vayikra (« Et il appela ») en référence au premier vers dans lequel Dieu demande à Moïse d’aller à sa rencontre. Le livre présente les obligations que les membres du peuple de Dieu devaient respecter afin de dévouer leur vie à Dieu et à ses voies. L’ensemble est défini par des règles qui régissent tous les aspects de la vie et du culte, y compris les offrandes, les ministres, le tabernacle, la nourriture, l’hygiène, les interactions sociétales, les relations sexuelles, les jours saints, la possession et le repos des terres, l’annulation des dettes, l’assistance aux pauvres et l’attitude envers les serviteurs.
Code de conduite remarquable et très complet, il était destiné à administrer une société théocratique, gouvernée par Dieu lui-même. De bien des façons, le degré d’avancement qu’il traduit dans la préoccupation des individus dépasse les ordres sociaux et économiques actuels. Le code prévoyait même la restitution des terres et des biens aux débiteurs tous les cinquante ans, ainsi que des lois qui régissaient le rétablissement de la liberté individuelle – dispositions qu’aucune société ne propose aujourd’hui. Si les enfants d’Israël et leurs descendants choisissaient de ne pas suivre ces lois, ils subiraient les conséquences de leur désobéissance et seraient privés des bénédictions divines jusqu’à ce qu’ils aient reconnu leur erreur et changé de comportement (Lévitique 26).
Le code devait servir de modèle aux autres sociétés, ce que Moïse allait expliquer en répétant les règles au moment où le peuple se préparait à entrer en Terre promise : « Vous les observerez et vous les mettrez en pratique ; car ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, qui entendront parler de toutes ces lois et qui diront : Cette grande nation est un peuple absolument sage et intelligent ! » (Deutéronome 4 : 6). Même à présent, longtemps après la fin de la théocratie d’Israël, les règles produisent des résultats positifs quand elles sont suivies, car elles tendent à l’universalité.
« Le Lévitique traite des multiples fonctions sacerdotales [...]. Néanmoins, son rôle éducatif imprègne ses pages : les sacrificateurs bibliques enseignaient au peuple ce que Dieu exigeait de lui. »
« Et Il parla »
Le titre français du livre des Nombres est lié aux deux dénombrements, mentionnés respectivement au début et à la fin de ce texte, et séparés de près de quarante années. En hébreu, le titre Vayedabber (« Et il parla ») évoque Dieu qui s’adresse à Moïse dans le premier verset du livre ; c’était au début du deuxième mois de la deuxième année après le départ d’Égypte. Dans les ouvrages juifs, ce livre s’appelle plus souvent Bemidbar, d’après le mot qui figure dans la suite du même verset et qui signifie « dans le désert ». Le récit des Nombres rend compte de la vie des Israélites au cours des quatre décennies de pérégrination au milieu d’une végétation clairsemée, avant leur entrée dans leur nouveau pays.
Le livre se compose de trois parties : la première (Nombres 1 : 1 à 10 : 10) couvre seulement les dix-neuf jours pendant lesquels la génération de l’Exode est dénombrée et organisée avant de quitter la région du mont Sinaï ; la deuxième partie (10 : 11 à 22 : 1) s’étend sur les trente-huit années suivantes de leur errance ; dans la troisième partie (22 : 2 à 36 : 13), les Israélites qui campent dans les plaines de Moab sont recensés une nouvelle fois, en prévision de leur entrée dans le pays de Canaan.
La liste précédente des hommes israélites âgés d’au moins vingt ans, répartis par tribu (Nombres 1 : 46), a donné un total identique à celui qui avait été établi au départ d’Égypte, soit 603.550 (voir Exode 38 : 26). Cela signifie qu’au départ, deux à trois millions de personnes formaient la communauté d’Israël dans le désert. La population masculine, d’après le deuxième recensement réalisé trente-huit ans plus tard, avait diminué de moins de deux mille individus (Nombres 26 : 51). Les hommes recensés composaient l’armée d’Israël, en cas de guerre. Ce dénombrement n’incluait pas la tribu de Lévi puisque son rôle était la protection et la garde du tabernacle (1 : 47‑53), à la fois dans les campements et pendant les déplacements.
Les douze tribus étaient organisées méthodiquement autour du tabernacle en fonction de leur ordre de marche (voir Nombres 2). Regroupés aux quatre points cardinaux, les Israélites voyageaient guidés par Dieu. Pour ce faire, l’Éternel recouvrait le tabernacle d’un nuage, jour et nuit tant qu’ils devaient camper, puis il le retirait chaque fois qu’ils devaient partir. « Si la nuée s’arrêtait sur le tabernacle deux jours, ou un mois, ou une année, les enfants d’Israël restaient campés, et ne partaient point ; et quand elle s’élevait, ils partaient » (9 : 22 ; voir aussi 10 : 14‑28).
Deux dénombrements des hommes lévites ont été effectués séparément. Le premier les comptait à partir de l’âge d’un mois (3 : 15) et établissait leur nombre par clan, ainsi que le type de service qu’ils apportaient. Tous les lévites n’étaient pas sacrificateurs ; ce rôle était réservé à une branche de la tribu, née d’Aaron, que les autres lévites assistaient dans sa charge au service du peuple (3 : 1‑9 ; 8 : 19). Une fonction sacerdotale particulière consistait à demander régulièrement la bénédiction sur Israël : « Que l’Éternel te bénisse, et qu’il te garde ! Que l’Éternel fasse luire sa face sur toi, et qu’il t’accorde sa grâce ! Que l’Éternel tourne sa face vers toi, et qu’il te donne la paix ! » (6 : 24‑26).
Un deuxième dénombrement des lévites âgés de trente à cinquante ans assurait la main-d’œuvre pour transporter le tabernacle et son contenu pendant les déplacements d’Israël (4 : 1‑49).
Départ du Sinaï
Guidés par Dieu, les enfants d’Israël quittèrent le Sinaï vers la fin du deuxième mois de la deuxième année après leur départ d’Égypte. Le campement suivant, où ils allaient rester un certain temps, serait installé dans le désert de Paran (10 : 11‑13) mais ils allaient d’abord subir plusieurs épreuves à cause de leurs nouvelles récriminations contre Dieu. Après avoir marché trois jours, le peuple se mit à gronder. À Tabeéra (« brûler »), un incendie déclenché par Dieu frappa les limites du camp mais, après que Moïse eut imploré Dieu, le feu s’éteignit.
« Les épreuves physiques vécues dans le désert et le harcèlement psychologique de ses accusateurs ont usé la patience de Moïse, ébranlé son équilibre et nui à son comportement. Cependant, [...] il reste le guide par excellence. »
Néanmoins, les plaintes se poursuivirent. Le « ramassis » de non-Israélites qui étaient venus d’Égypte avec eux avaient envie des aliments qu’ils ne pouvaient plus manger, et leur attitude ne tarda pas à déteindre sur les Israélites : « Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Égypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx » (11 : 5). Après tout, ils n’avaient « que » la nourriture miraculeuse (la manne) qu’ils recevaient régulièrement. L’expression de leur ingratitude irrita Dieu et découragea Moïse au point qu’il eut envie d’abandonner (verset 15).
Alors Dieu leur procura de la viande, sous la forme de cailles arrivant de la mer dans une telle quantité que les Israélites restèrent debout jour et nuit pour les ramasser. Cependant, dès qu’ils commencèrent à se gaver, certains de ceux qui s’étaient plaints de manquer de viande en furent écœurés et furent frappés d’une plaie (versets 31‑34 ; voir aussi Psaumes 78 : 26‑31). C’est pourquoi le lieu fut appelé Kibroth-Hattaava (« sépulcre de la convoitise »).
À l’étape suivante, Hatséroth, Aaron et sa sœur Marie cédèrent à une attitude critique et vaniteuse vis-à-vis de Moïse, tandis que ce dernier, lui, resta humble, sans tenter de se défendre. Ils demandèrent : « Est-ce seulement par Moïse que l’Éternel parle ? N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ? » (Nombres 12 : 2). Comme prétexte à leur contestation, le frère et la sœur invoquèrent l’épouse éthiopienne et l’autorité de Moïse. Il apparaît clairement que si Moïse avait tort d’avoir pris cette femme, Dieu n’en a pas fait mention. Au lieu de cela, l’attitude d’Aaron et surtout celle de Marie à l’encontre de son serviteur l’irrita au point que Marie fut frappée d’une maladie de peau et reléguée hors du camp pendant sept jours. Ce n’est qu’au terme de cette semaine que les Israélites purent démonter le campement pour se rendre sur un site plus permanent, à Kadès dans le désert de Paran. Pour tous, cet épisode a certainement été une occasion de réfléchir au risque inhérent à la critique et à l’arrogance à l’encontre du serviteur de Dieu.
Un regard sur le pays promis
Sur l’ordre de Dieu, Moïse envoya des représentants des tribus en reconnaissance dans le pays promis. Ils revinrent à Kadès quarante jours plus tard avec du raisin, des grenades et des figues, preuves de la productivité des terres (13 : 17‑26). Cependant, la plupart des éclaireurs se montraient peu enthousiastes en rapportant combien les habitants étaient de stature haute et forte, et leurs villes grandes et solidement fortifiées. Seuls deux des espions, Caleb et Josué, étaient certains que les Israélites devaient continuer leur progression puisque Dieu serait avec eux.
Cependant, les comptes rendus négatifs l’emportèrent et le peuple recommença à se plaindre, cette fois à l’encontre de Moïse, d’Aaron et de Dieu. Dans leurs récriminations, ils allèrent jusqu’à suggérer la désignation d’un nouveau chef qui les ramènerait en Égypte : « Que ne sommes-nous morts dans le pays d’Égypte, ou que ne sommes-nous morts dans ce désert ! Pourquoi l’Éternel nous fait-il aller dans ce pays, où nous tomberons par l’épée, où nos femmes et nos petits enfants deviendront une proie ? Ne vaut-il pas mieux pour nous retourner en Égypte ? » (14 : 2‑3).
Caleb et Josué défendaient l’idée qu’ils devaient tous avoir foi en Dieu et se fier à lui pour libérer le pays qu’il avait promis. Ils les supplièrent ainsi : « Seulement, ne soyez point rebelles contre l’Éternel, et ne craignez point les gens de ce pays, car ils nous serviront de pâture, ils n’ont plus d’ombrage pour les couvrir, l’Éternel est avec nous, ne les craignez point ! » Ce discours ne fit que provoquer l’antagonisme de la congrégation, qui voulut les lapider (versets 9‑10). C’est alors que Dieu intervint par sa présence dans le tabernacle pour leur annoncer qu’il ne voulait plus rien savoir des Israélites et qu’il allait créer une nouvelle nation avec la lignée de Moïse. Mais ce dernier plaida la cause des Israélites et Dieu s’adoucit, déclarant qu’il interdirait seulement à cette génération (âgée de vingt ans et plus) d’accéder à la terre promise. Ils mourraient dans le désert et leurs enfants hériteraient de ce « pays où coulent le lait et le miel » (verset 8). Caleb et Josué, eux, seraient épargnés et entreraient dans le pays avec la génération suivante, au bout de quarante ans : « De même que vous avez mis quarante jours à explorer le pays, vous porterez la peine de vos iniquités quarante années, une année pour chaque jour ; et vous saurez ce que c’est que d’être privé de ma présence » (verset 34).
Malgré cela, certains des rebelles osèrent monter et fouler cette terre sans attendre, reconnaissant leur péché mais rejetant la décision divine. « Alors descendirent les Amalécites et les Cananéens qui habitaient cette montagne ; ils les battirent, et les taillèrent en pièces jusqu’à Horma » (verset 45).
Encore en rébellion
Il s’est produit une autre attaque grave contre les autorités que Dieu avait établies, donc contre Dieu lui-même ; elle émanait de la tribu de Lévi, secondée et encouragée par certains membres de la tribu de Ruben. Cette fois, Koré, aidé de Dathan, d’Abiram et de 250 chefs, complotaient contre Moïse et Aaron (16 : 1‑2). L’accusation portée contre les deux frères était que « toute l’assemblée, tous sont saints [...]. Pourquoi vous élevez-vous au-dessus de l’assemblée de l’Éternel ? » (verset 3). Il est évident que les lévites impliqués ici ne se satisfaisaient pas des rôles considérables qui leur avaient été attribués, et qu’ils voulaient une position prédominante. Ce à quoi Moïse répliqua « et vous voulez encore le sacerdoce ! ». Leur opinion se fondait évidemment sur l’envie et la jalousie vis-à-vis de Moïse et d’Aaron.
La suite est une confrontation dans laquelle Dieu montra clairement que toute rébellion était inacceptable au sein de son peuple. Moïse convoqua les rebelles à une assemblée pour le lendemain à l’entrée du tabernacle. Il leur demanda d’y apporter des encensoirs remplis de braises pour brûler de l’encens ; Dieu déciderait alors entre eux et la descendance d’Aaron. Le sol s’ouvrit sous Koré, Dathan, Abiram et leurs familles ; ils disparurent et le feu dévora les 250 chefs qui les avaient soutenus. Là encore, l’issue était terrible et l’avertissement extrême pour ceux qui voulaient se montrer présomptueux au sein de la structure ordonnée que Dieu avait instaurée dans l’intérêt des Israélites (versets 31‑35).
Il semblait certain que cette conclusion tragique mettrait un terme aux récriminations, mais « le lendemain, toute l’assemblée des enfants d’Israël murmura contre Moïse et Aaron, en disant : Vous avez fait mourir le peuple de l’Éternel » (verset 41). Le peuple manquait du discernement nécessaire pour voir les erreurs dans les actes et le raisonnement des rebelles. Pour mettre en évidence la stricte division du service entre les sacrificateurs et les autres lévites, Dieu demanda que les douze tribus apportent chacune une verge à déposer devant lui, celle de la tribu de Lévi devant venir de la maison d’Aaron. Le lendemain, seule la verge d’Aaron portait des bourgeons et avait produit fleurs et amandes, indiquant que Dieu avait choisi cette lignée pour le sacerdoce. « L’Éternel dit à Moïse : Reporte la verge d’Aaron devant le témoignage, pour être conservée comme un signe pour les enfants de rébellion, afin que tu fasses cesser de devant moi leurs murmures et qu’ils ne meurent point » (17 : 10). La verge d’Aaron devait devenir un rappel marquant du fait que Dieu avait choisi sa maison pour procurer des sacrificateurs à Israël.
Le prix de la désobéissance
Tandis qu’approchait le moment où les enfants d’Israël entreraient dans le pays promis, il devenait évident que Moïse, Aaron et Marie ne seraient pas du nombre. Marie mourut et fut enterrée à Kadès (20 : 1). Peu après, Moïse et Aaron étaient confrontés à un autre épisode de rébellion à cause d’une pénurie d’eau dans le camp. Mais eux aussi allaient commettre une tragique erreur.
Suivant les instructions divines, Moïse frappa un rocher pour faire jaillir de l’eau, mais il ajouta avec humeur : « Écoutez donc, rebelles ! Est-ce de ce rocher que nous vous ferons sortir de l’eau ? » (verset 10). En prétendant que c’étaient Aaron et lui qui avaient accompli le miracle (« nous vous ferons »), il les avait privés tous deux de la possibilité d’accéder au pays. Dieu leur dit : « Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne » (verset 12).
Leur péché, pour lequel ils mourraient tous les deux, est décrit plus loin comme un affront contre Dieu. Juste avant la mort d’Aaron sur la montagne de Hor pendant la quarantième année après l’Exode (Nombres 33 : 38), Dieu dit : « Aaron va être recueilli auprès de son peuple ; car il n’entrera point dans le pays que je donne aux enfants d’Israël, parce que vous avez été rebelles à mon ordre, aux eaux de Meriba [querelle] » (20 : 24). Quand vint le moment de mourir pour Moïse, Dieu expliqua aussi : « vous avez péché contre moi au milieu des enfants d’Israël, près des eaux de Meriba, à Kadès, dans le désert de Tsin, et [...] vous ne m’avez point sanctifié au milieu des enfants d’Israël » (Deutéronome 32 : 51).
Le livre des Psaumes mentionne l’incident en soulignant que les Israélites portaient eux-mêmes une part de responsabilité dans le péché de Moïse : « Ils irritèrent l’Éternel près des eaux de Meriba ; et Moïse fut puni à cause d’eux, car ils aigrirent son esprit, et il s’exprima légèrement des lèvres » (Psaumes 106 : 32‑33).
La constante incapacité des Israélites à se fier à Dieu pour subvenir à leurs besoins quotidiens en nourriture et en eau réapparut à travers leur découragement sur la route du pays de Moab. En l’occurrence, le peuple critiqua Dieu lui-même ; il « parla contre Dieu et contre Moïse : Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d’Égypte, pour que nous mourions dans le désert ? car il n’y a point de pain, et il n’y a point d’eau, et notre âme est dégoûtée de cette misérable nourriture » (Nombres 21 : 5). À nouveau, Dieu fut obligé de leur envoyer un châtiment, qui prit cette fois la forme de « serpents brûlants » (verset 6).
Ne pas accorder à Dieu respect et prééminence, en préférant l’orgueil et en se mettant en avant, a un prix, ce qui apparaît clairement dans le livre des Nombres, qu’il s’agisse des attitudes rebelles du peuple ou des défaillances de ses dirigeants.
« Contrairement à l’infidélité démontrée par la génération de l’Exode, loyauté et courage caractérisent la génération suivante ; combattant avec succès, celle-ci est jugée digne de conquérir la Terre promise. »
Au seuil du pays promis
Entre Kadès et Canaan s’étend le pays d’Édom, peuplé par les descendants d’Ésaü, le frère de Jacob (ou Israël). Moïse demanda l’autorisation de traverser leurs terres, mais ils refusèrent (20 : 14‑21). Cette décision obligea les Israélites à aller vers le sud, puis à faire un détour en longeant la frontière orientale d’Édom. En chemin, ils durent combattre plusieurs peuples locaux et leurs rois, parmi lesquels les Cananéens gouvernés par Arad, les Amoréens guidés par Sihon, et les Rephaïm sous le règne d’Og (21 : 1‑13, 21‑24, 33‑35). Dans chaque cas, Dieu libéra les Israélites, tout en les emmenant jusqu’aux plaines de Moab et sur les hauteurs qui surplombaient la vallée du Jourdain par l’est (22 : 1). Ils étaient désormais prêts à entamer la dernière phase de leur voyage. La prochaine fois, nous verrons les préparatifs pour l’entrée dans le pays promis.
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(PARTIE 11)